Alors que les mesures fiscales qui s'annoncent en 2013 posent l’éventualité d’une hausse de 10 % du prix de l’heure, la Fédération du service aux particuliers a souhaité interroger les Français sur les conséquences de cette hausse sur les intentions d'avoir recours ou non à des services à la personne.
Le 31 octobre dernier, les résultats d'une enquête intitulée « Recours aux services aux particuliers : Quel impact des mesures fiscales pour les Français ? » menée par IFOP pour le compte de la Fédération du service aux particuliers ont été publiés. Il ressort de cette enquête que dans le contexte de crise économique et sociale que nous connaissons « une forte majorité des personnes interrogées attestent qu’en dépit des avantages fiscaux y afférents, recourir aux services à la personne nécessite de faire des concessions sur d’autres postes budgétaires au sein du foyer. » Clairement, les services à la personne sont plus que jamais soumis à arbitrage aujourd'hui.
Et de fait, comme le souligne l'enquête : « pour une très forte majorité des personnes interrogées, la dimension financière si elle ne constitue pas un obstacle rédhibitoire pour recourir à ces services à la personne, nécessite de faire des choix par ailleurs pour pouvoir les intégrer dans le budget des foyers. » On comprend mieux pourquoi, l’éventualité d’une hausse de 10 % du prix de l’heure « conduirait une part très importante d’utilisateurs de services à la personne, ne serait ce que dans une logique d’extrapolation, à renoncer à y recourir. » Un résultat qui selon l'Ifop pose « clairement la question de l’impact économique de la diminution des avantages fiscaux en direction des utilisateurs de services à la personne. »
Une accessibilité relative
Si pour 68 % des sondés, les services à la personne sont jugés « financièrement accessibles mais imposent de faire des choix dans son budget », pour plus du quart des sondés (28 %) ces services sont « financièrement inaccessibles » contre 4 % qui jugent ces services « financièrement accessibles à tous ». Dans le détail, la perception de l’accessibilité « financière » des services à la personne est relative.
Elle varie de fait beaucoup selon l’âge et le milieu socioprofessionnel des interviewés, mais aussi selon que les personnes ont déjà eu recours ou non à ce type de services. Ainsi, quand les personnes âgées de 65 ans et plus (82 %), les retraités (78 %) et les professions intermédiaires (74 %) déclarent majoritairement que ces services sont accessibles sous réserves de les prévoir dans son budget initial, chez les personnes appartenant aux tranches d’âges intermédiaires et notamment les 35-49 ans (38 %) ainsi que les catégories socio-professionnelles plus modestes comme notamment les ouvriers (47 %) ou les foyers de 4 personnes et plus (40 %) les services à la personne sont « un réel obstacle économique. » Pour les personnes ayant à plusieurs reprises utilisées des services à la personne la perception de l'accessibilité financière est majoritairement jugée possible sous réserves de faire des choix dans son budget (81 % contre 68 % soit un écart de 13 points) tandis que « les personnes qui n’ont jamais fait appel à ces services soulignent plus que la moyenne des Français qu’il s’agit là de prestations financièrement inaccessibles. »
Éventualité de hausse, quelles conséquences ?
Sachant que le prix à payer pour une heure de services n'est pas forcément rédhibitoire mais qu'il influence tout de même une large majorité de la population à recourir ou non à ces services, quelles seraient les conséquences en cas de hausse ? La réponse à cette question est claire : « Confrontée à une hausse de 10 % du prix de l’heure, seuls 14 % des Français ayant déjà recouru aux services à la personne se déclarent tout à fait certains de ne pas changer leurs habitudes, 44% se montrant moins affirmatifs en se positionnant sur le « Oui, probablement » de l’échelle de réponse. »
Là encore, les avis sont plus ou moins tranchés en fonction des catégories socio-professionnelles et de l'âge des interviewés. Pour les catégories socioprofessionnelles les plus modestes notamment, la hausse aurait pour conséquence de freiner encore plus les intentions de recours à des services à la personne (60 % au sein des ouvriers et 72 % chez les employés). Les classes d’âge intermédiaires (65 % pour les 25-34 ans et 60 % pour les 35-49 ans) partagent également très majoritairement ce jugement. « Plus globalement, la part des personnes ayant recours aux services à la personne se déclarant prêtes à y renoncer en cas de relèvement du taux horaire, quoique minoritaire n’est pour autant pas négligeable, surtout si l’on se place dans une logique d’extrapolation (42 %, soit 15,5 % de l’échantillon global). »
Le poids des services à la personne
Selon les résultats de l'échantillon Ifop, près de quatre Français sur dix (37 %) déclarent avoir déjà eu recours aux services à la personne pour leur foyer, que ce soit pour du ménage, des gardes d’enfants, du petit bricolage, du jardinage etc. Une proportion qui monte à 61 % pour les 65 ans et plus, 53 % pour les retraités, 45 % pour les professions libérales et cadres supérieurs, 42 % pour les franciliens. A l'opposé, les personnes qui déclarent n'avoir jamais eu recours aux services à la personne sont principalement des ouvriers (87 %), des employés (75 %), des moins de 35 ans (76 %) et des foyers d'une personne (71 %).
Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération), par questionnaire auto-administré en ligne du 25 au 27 septembre 2012.
Dominique André-Chaigneau, Franchise Service©