Travail au noir ou « au black », non déclaré ou dissimulé : quelle que soit l'appellation, il s'agit d'un fléau qui pèse lourdement sur les économies des pays développés. Dans le secteur des services à la personne, un marché fluide s'il en est, il est facile de se faire quelques billets de la main à la main. Que faire pour lutter contre le travail au noir ? Les franchiseurs services à la personne réagissent.
Travail au noir et « travail gris » : quelques définitions
Interdit par la loi depuis 1940, le travail qu'on qualifiait officiellement à l'époque de clandestin, a été renommé « travail dissimulé » par le code du travail en 1997. De simple infraction, il est devenu un délit en 1985. Le travail dissimulé consiste à ne pas déclarer une activité, que l'on soit employeur, artisan, salarié, etc. On parle de « travail gris » de façon non officielle quand seule une partie de heures de travail est déclarée. En plus de priver les infrastructures de l'État de revenus, cette pratique prive les salariés de leurs droits et de leurs recours.
Une étude aux résultats inquiétants
En décembre dernier, le groupe O2, spécialisé dans les services à la personne, a publié les résultats d'une enquête réalisée pour lui par l'institut Market Audit. D'après le rapport, si en 2008, seuls 13 % des acteurs du secteur des services à la personne interrogées avouaient n'avoir déclaré aucune heure travaillée, en 2013 ils étaient 33 %.
En cinq ans, l'étude fait apparaître une hausse inquiétante du taux de travail au noir dans le secteur des services à la personne. On constate en effet un écart de 20 %, avec les chiffres suivants : 37 % dans le domaine de la garde d'enfants quotidienne ; 42 % en ce qui concerne l'accompagnement des personnes âgées ; et 54 % pour la garde d'enfants occasionnelle (baby-sitting par exemple). Mais, de façon sans doute peu surprenante, c'est le travail gris qui explose avec un bond de 70 %. En moyenne un travailleur du secteur sur cinq ne déclarerait qu'une partie de ses heures travaillées, et une personne sur trois travaillant dans l'assistance aux personnes âgées.
Le franchiseur O2 s'appuie sur les chiffres publiés pour déclarer la guerre au travail au noir en dénonçant les impacts socio-économiques désastreux de cette pratique, en redonnant sa valeur au travail déclaré. La campagne s'intitule « la travail au noir, c'est ringard ».
Les franchises services à la personne face au « black »
Avec la hausse de la TVA depuis le 1er janvier dernier, il est à craindre que la tendance du travail au noir se confirme. Pour certains experts, les mesures incitatives et les avantages fiscaux tendant à disparaître, la tentation est grande pour les particuliers d'oublier de déclarer leurs services à domicile. C'est peut-être alors aux franchises services à la personne de prendre le relais : en prouvant l'efficacité de leurs concepts, elles inciteront plus de travailleurs à rejoindre leurs réseaux et donc à rester dans la légalité.
Dominique André-Chaigneau, Franchise Service ©